Sureau noir
Localisation géographique
Le sureau est une plante très commune dans les bois humides et les haies d'Europe.
Utilisation historique
On a retrouvé un fragment de tissu de lin broché datant de l'âge du fer à Irgenhausen en Suisse. Le bleu de cet échantillon viendrait d'une teinture aux baies de sureau.
"Quant aux baies de sureau yèble, dans la mesure où, contrairement aux myrtilles et aux baies de sureau noir, elles ne sont pas comestibles, leur présence en grande quantité parmi les restes végétaux de stations lacustres néolithiques, non seulement en Suisse, mais à Charavines sur le lac de Paladru, près de Grenoble, donne une grande vraisemblance à l'hypothèse d'une utilisation pour la teinture" Dominique Cardon, le monde des teintures naturelles, Belin p. 203.
Parties de la plante utilisées
On utilise les baies et aussi les feuilles.
Procédé(s) de teinture
Pour notre expérimentation, nous avons fait macérer des feuilles de sureau noir (même poids que celui de la fibre à teindre) qui avaient été ramassées deux semaines auparavant, dans des bains acide, neutre ou alcalin pendant cinq jours. Les bains ont ensuite été portés et maintenus à ébullition pendant une heure et demie avant d'être filtrés.
Nous avons également fait macérer des baies,
(même poids que celui de la fibre à teindre) dans des bains acide,
neutre et alcalin pendant trois jours. Les bains ont ensuite été filtrés. A noter que les baies avaient été ramassées deux semaines
avant d'être mises à macérer mais qu'elles n'étaient pas encore tout-à-fait sèches (on pouvait les écraser).
Après macération tous les bains étaient devenus extrêmement acides, il a fallu rectifier.
Nous avons d'autre part laissé macérer des baies (même poids que celui de la fibre à teindre) dans des bains acide, neutre, alcalin pendant un mois et demi pour qu'elles fermentent. Les bains ont ensuite été filtrés.
Lors de la teinture elle-même, les différents bains ont été maintenus une heure à 90°C.
Résultats obtenus
Avec les baies, on obtient un jaune très pâle en bain acide, et un beige en bain alcalin au cuivre. Le reste ne présente aucun intérêt, voire n'est pas teint.
Avec les feuilles on obtient du jaune plus soutenu qu'avec les baies. Ce n'est quand même pas extraordinaire. Le fer le grise beaucoup, le cuivre atténue les couleurs déjà peu intéressantes.
Avec les baies fermentées, on a un rose pâle en bain acide, alors que les bains neutres et alcalins ne teignent pas du tout. Peut-être qu'en ayant fait bouillir le bain, on aurait eu des nuances plus foncées. Ou alors il faut une plus grande quantité de baies.
Légende des images (en gras, les nuances intéressantes) |
Mordançage à l'alun |
Mordançage alun et sulfate de fer |
Mordançage alun et sulfate de cuivre |
BAIES Teinture en bain acide |
344 |
345 |
346 |
BAIES Teinture en bain neutre |
347 |
348 |
349 |
BAIES Teinture en bain alcalin |
350 |
351 |
352 |
FEUILLES Teinture en bain acide |
353 |
354 |
355 |
FEUILLES Teinture en bain neutre |
356 |
357 |
358 |
FEUILLES Teinture en bain alcalin |
359 |
360 |
361 |
BAIES FERMENTEES Teinture en bain acide |
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534 |
535 |
BAIES FERMENTEES Teinture en bain neutre |
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BAIES FERMENTEES Teinture en bain alcalin |
539 |
540 |
541 |