Carthame
Localisation géographique
Le carthame à l'état sauvage provient de l'Inde et du Moyen Orient asiatique, mais il a été cultivé dans toute l'Europe occidentale et centrale depuis la plus haute Antiquité.
Utilisation historique
Les premiers exemples de tissus de lin teints sans doute possible au rose de carthame sont égyptiens et datent d'environ 1050 avant Jésus-Christ. Plus tard, l'Histoire naturelle de Pline signale également sa culture dans ce pays.
On retrouve des références à la couleur du carthame dans la poésie andalouse du XIè siècle.
En Europe, le carthame était également employé dans la composition de fard à joues.
Parties de la plante utilisées
On utilise les fleurs séchées, séparées du capitule.
Procédé(s) de teinture
Procédé n°1 : essai pour retirer le colorant jaune et ne garder que le rose (n° 456 à 464)
Pour notre expérimentation, nous avons cherché à obtenir le fameux rose de carthame, en retirant les colorants jaunes également présents dans cette plante. Pour ce faire, nous avons tout d'abord ébouillanté les fleurs. Puis nous avons filtré et pressé les fleurs, puis refiltré et repressé etc à l'eau froide jusqu'à ce que l'eau ne soit plus jaune. Nous avons ensuite procédé à nos macérations acide, neutre et alcaline pendant une heure.
Les bains ont ensuite été portés et maintenus à ébullition pendant quarante-cinq minutes avant d'être filtrés.
Lors de la teinture elle-même, les différents bains ont été maintenus une demi-heure à 90°C.
Procédé n°2 : procédé "classique" (n°465 à 473)
Nous avons également fait macérer les fleurs (même poids que celui de la fibre à teindre) dans des bains acide, neutre ou alcalin pendant une heure. Les bains ont ensuite été portés et maintenus à ébullition pendant quarante-cinq minutes avant d'être filtrés.
Lors de la teinture elle-même, les différents bains ont été maintenus une demi-heure à 90°C.
Résultats obtenus
Notre essai pour retirer les colorants jaunes (procédé 1) s'est avéré un échec. Il aurait peut-être fallu essayer uniquement à froid sans chauffer les bains ni ébouillanter les fleurs. Il n'y a pas de réelle différence entre les deux procédés. Celui-ci est un peu plus clair, et moins soutenu qu'avec le procédé 2. On obtient des jaunes dorés pâles, mais pas du tout le rose attendu (le bain alcalin est légèrement rosé).
Le sulfate de fer ne présente aucun intérêt car il grise sans même foncer les teintes. Même chose pour le sulfate de cuivre.
La soie prend bien, mais le lin pas du tout.
Avec le procédé 2 on obtient donc des tons jaunes plus soutenus, moutarde au sulfate de fer. Le sulfate de cuivre n'apporte rien.
Légende des images (en gras, les nuances intéressantes) |
Mordançage à l'alun |
Mordançage alun et sulfate de fer |
Mordançage alun et sulfate de cuivre |
Teinture en bain acide |
456 (procédé 1) 465 (procédé 2) |
457 (procédé 1) 466 (procédé 2) |
458 (procédé 1) 467 (procédé 2) |
Teinture en bain neutre |
459 (procédé 1) 468 (procédé 2) |
460 (procédé 1) 469 (procédé 2) |
461 (procédé 1) 470 (procédé 2) |
Teinture en bain alcalin |
462 (procédé 1) 471 (procédé 2) |
463 (procédé 1) 472 (procédé 2) |
464 (procédé 1) 473 (procédé 2) |