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Bouleau

Betula pendula & Betula pubescens

Localisation géographique

Le bouleau est originaire d'Europe du Nord, mais on le retrouve dans toute l'Europe, sauf dans les régions méditerranéennes.

Utilisation historique

On sait que le bouleau était connu des gaulois, grâce à l'étymologie. Le terme bouleau vient de l'ancien français boulel qui vient lui-même du latin betula, mot d'origine probablement celtique (gaulois) d'un thème *betuo-, thématisation de *betu-, dont est issu le nom brittonique de l'arbre : en breton bezv, en gallois bedw.
Cela étant, nous n'avons aucune trace de teinture au bouleau pendant l'Antiquité, mais l'arbre étant connu, c'est vraisemblable.

En revanche, nous avons des traces de son utilisation dans le Nord de l'Europe pour la période médiévale, et il est probable qu'elle soit bien antérieure. A Eura (Finlande), sur le site de Luistari, un costume daté entre 1000 et 1050 présente des traces de teinture jaune/verdâtre au bouleau (parmi d'autres).

Parties de la plante utilisées

On utilise l'écorce et les feuilles.

Procédé(s) de teinture

Pour notre expérimentation, nous avons fait macérer l'écorce broyée en petits morceaux (même poids que celui de la fibre à teindre) dans des bains acide, neutre ou alcalin pendant cinq jours. Les bains ont ensuite été portés et maintenus à ébullition pendant deux heures et demi avant d'être filtrés.

Nous avons également fait macérer des feuilles de bouleau hachées (même poids que celui de la fibre à teindre) dans des bains acide, neutre et alcalin pendant 21 heures. Les bains ont ensuite été portés et maintenus à ébullition pendant une heure et demie avant d'être filtrés.

Lors de la teinture elle-même, les différents bains ont été maintenus une heure à 90°C.

A noter : le bouleau acidifie le bain : pour les bains d'écorce, après les avoir fait bouillir et avant de mettre les fibres à teindre, tous les bains s'étaient considérablement acidifés (pH à 5 environ pour tous). Nous les avons donc rectifiés avant la teinture. Les feuilles de bouleau acidifie également le bain, même si c'est plus léger : notre bain neutre avait un pH de 6.

Résultats obtenus

De la décoction de l'écorce, on obtient des roses tandis que des feuilles on obtient des jaunes solides.

Avec l'écorce, la tonalité du rose change avec le pH des bains : le neutre donne des tons roses, l’acide est plus "vieux rose", alors que l'alcalin est saumon.
Le sulfate de fer grise beaucoup ces roses et donne carrément un gris affreux avec l'alcalin. Au contraire, le sulfate de cuivre éclaircit mais en bain alcalin on retrouve le gris affreux un peu verdi.
Sans mordant enfin, la nuance est peu intéressante : moins rose, et plus terne.

Avec les feuilles de bouleau les couleurs les plus vives sont en bain acide. L'alcalin reste très pâle. Le sulfate de fer verdit beaucoup les couleurs en les fonçant. Le sulfate de cuivre verdit aussi mais sans foncer (on a plutôt des tons moutarde). Tous les tissus ont bien pris la couleur.

Légende des images
(en gras, les nuances intéressantes)
Pas de mordançage
Mordançage à l'alun              
Mordançage alun et sulfate de fer    
Mordançage alun et sulfate de cuivre
ECORCE
Teinture en bain acide

65
66
67
ECORCE
Teinture en bain neutre
446
68
69
70
ECORCE
Teinture en bain alcalin

71
72
73
FEUILLES
Teinture en bain acide

74
75
76
FEUILLES
Teinture en bain neutre

77
78
79
FEUILLES
Teinture en bain alcalin

80
81
82

 

Bouleau
Palette obtenue avec le bouleau

Mélanges effectués

Bouleau (écorce) sur pied de bois rouge (n°441)

Nous avons d'abord fait macérer le bois rouge en copeaux (même poids que celui de la fibre à teindre) dans un bain neutre pendant un mois. Le bain a ensuite été porté et maintenu à ébullition pendant deux heures et demie avant d'être filtré. Lors de la teinture, le bain a été maintenu pendant une heure à 90°C. L'échantillon a ensuite été plongé dans un bain d'écorce de bouleau qui avait subi exactement la même préparation que le bain de bois rouge (un mois de macération en bain neutre, puis deux heures et demie de bouillon avant filtration) pendant une heure à 90°C.

On obtient un joli marron, tirant très légèrement sur le rose, qui est très différent de ce que l'on peut avoir avec le brésil seul. Par rapport au bouleau, la couleur est plus foncée et tire sur du bordeaux et ça apporte une nuance intéressante, vraiment différente, plus brune tout en gardant l'aspect rosé.

Bouleau (écorce) sur pied de chêne

Nous avons d'abord fait un bain d'écorce de chêne, avec de l'écorce qui avait macéré dans un bain neutre pendant plusieurs mois. Ensuite nous avons plongé nos échantillons dans un bain neutre d'écorce de bouleau (même poids que celui de la fibre à teindre) pendant une heure à 90°C.

On obtient des vrais marrons alors que sans bouleau on avait plutôt des beiges. Le résultat est très lumineux à l'alun seul. En revanche, on perd complètement le côté rosé donné par l'écorce du bouleau seule.

Légende des images
(en gras, les nuances intéressantes)
Mordançage à l'alun              
Mordançage alun et sulfate de fer    
Mordançage alun et sulfate de cuivre
Teinture en bain neutre
542
543
544

 

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