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Noyer

Juglans regia

Localisation géographique

Le noyer, au départ originaire des Balkans, est très répandu dans les régions tempérées d'Europe. Il aurait été introduit de Perse en Grèce, dès l'Antiquité, puis en Italie par les Romains. On a néanmoins retrouvé des pollens fossilisés, plus anciens (paléolithique), qui laissent supposer que le noyer existait en France avant de tomber dans l'oubli.

Utilisation historique

Nous n'avons pas de traces de l'utilisation du noyer en teinture pendant l'Antiquité (excepté en Perse), mais il était bien connu des Romains, puisque le nom de noix en latin : "juglans", serait la contraction de jovis glans, le "gland de Jupiter", ce qui implique que cet arbre était dédié à Jupiter, père de tous les dieux. Il est donc possible et probable qu'il ait été utilisé comme matériau de teinture.

D'après Dominique Cardon, "en Europe, le brou de noix et les écorces et racines de noyer sont un des ingrédients de base de la teinturerie à grande échelle qui se développe dès le Moyen-Âge" (le monde des teintures naturelles, Belin, p. 77).

Parties de la plante utilisées

On utilise le brou de noix c'est-à-dire la partie extérieure de la coque de noix. Les feuilles ou l'écorce peuvent également être utilisées.

Procédé(s) de teinture

Pour notre expérimentation, nous avons fait macérer le brou broyé en petits morceaux (même poids que celui de la fibre à teindre) dans des bains acide, neutre ou alcalin pendant trois jours. Les bains ont ensuite été portés et maintenus à ébullition pendant deux heures et demi avant d'être filtrés.

Le brou de noix acidifie fortement le bain (notre bain neutre avait un ph de 5,2).

Lors de la teinture elle-même, les différents bains ont été maintenus une heure à 90°C.

Résultats obtenus

Le brou de noix permet d'obtenir des bruns.

Plus le bain est acide, plus les couleurs sont soutenues.
Le sulfate de fer fonce mais très légèrement.
Les meilleurs résultats sont à l'alun.

Légende des images
(en gras, les nuances intéressantes)
Mordançage à l'alun              
Mordançage alun et sulfate de fer    
Mordançage alun et sulfate de cuivre
Teinture en bain acide
38
39
40
Teinture en bain neutre
41
42
43
Teinture en bain alcalin
44
45
46
 
Brou de noix
Palette obtenue avec le brou de noix

Mélanges effectués

Garance sur pied de brou de noix (n°381)

Nous avons d'abord fait macéré du brou de noix, haché en petits morceaux (même poids que la fibre à teindre) dans un bain acide pendant sept jours. Le bain a ensuite été porté et maintenu à ébullition pendant deux heures et demie avant d'être filtré. Lors de la teinture elle-même le bain a été maintenu une heure à 90°C.
Ensuite, l'échantillon a été plongé pendant une heure dans un bain de garance acide à 90°C.

Très logiquement l'échantillon prend des tons rouges avec la garance. Par rapport aux autres échantillons de garance seule, on a un rouge beaucoup plus brique. C'est une nuance intéressante.

Garance et henné sur pied de brou de noix (n°382)

Nous avons d'abord fait macéré du brou de noix, haché en petits morceaux (même poids que la fibre à teindre) dans un bain acide pendant sept jours. Le bain a ensuite été porté et maintenu à ébullition pendant deux heures et demie avant d'être filtré. Lors de la teinture elle-même le bain a été maintenu une heure à 90°C.
Ensuite, l'échantillon a été plongé pendant une heure dans un bain de garance acide à 90°C, et enfin également pendant une heure dans un bain de henné neutre à 90°C.

On obtient un marron sombre, légèrement violacé sur l'écheveau, mais plutôt raté sur lin et soie. La garance apporte des tons bordeaux alors que le henné seul est plutôt dans les fauves. La couleur sur l'écheveau est intéressante car on ne l'obtient pas avec la garance seule.

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