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Gaude

Reseda luteola

Localisation géographique

La gaude est une plante européenne que l'on retrouve également en Afrique du nord.

Utilisation historique

Dominique Cardon nous apprend que des graines de gaude ont été retrouvées dans des cités lacustres néolithiques de Suisse, il est donc vraisemblable que cette plante ait été utilisée dès la préhistoire. 

Les textiles coptes analysés pour les IIIè-Xè siècles prouvent également son emploi par les teinturiers égyptiens.

Au Moyen-Âge, c'est une plante très employée. On a retrouvé de nombreuses graines de gaude, parmi d'autres plantes tinctoriales à York (Xè siècle).

D'autre part, les fouilles de Luistari (commune d'Eura en Finlande) de plusieurs dizaines de tombes datant d'une période allant entre le IXè et le XIIè siècle, ont fourni d'autres renseignements. On a notamment étudié toutes les teintures d'un costume datant d'entre 1000 et 1050, et l'on retrouve un jaune, dit X, qui était probablement de la gaude, et un vert qui résultait du mélange entre ce jaune X et du pastel.

"En Europe, dès le Moyen-Âge, les comptes de drapiers, les tarifs des teinturiers de l'Art de la Laine et les premiers traités de teinture mettent en relief l'importance de la gaude dans cette grade industrie. C'est d'une part la principale source de jaunes (...) ; de verts, d'autre part (...) suivant l'intensité du "pied" de bleu préalablement donné au drap". Dominique Cardon, le monde des teintures naturelles, Belin, p. 148.

Parties de la plante utilisées

On utilise toute la plante.

Procédé(s) de teinture

Pour notre expérimentation, nous avons utilisé de l'extrait de gaude dosé à 6% du poids de la fibre à teindre, simplement dilué dans de l'eau tiède.

Les différents bains ont été maintenus une heure à 90°C.

Résultats obtenus

On obtient un jaune très acide, surtout en bain neutre, un peu plus doré en bains acide et alcalin.

Le sulfate de cuivre éclaircit les couleurs jusqu'à un jaune très pâle en bain neutre.

Le sulfate de fer au contraire les fonce vers des tons moutarde sans réel intérêt (un peu vert en neutre).

 

Légende des images
(en gras, les nuances intéressantes)
Mordançage à l'alun              
Mordançage alun et sulfate de fer    
Mordançage alun et sulfate de cuivre
Teinture en bain acide
274
275
276
Teinture en bain neutre
277
278
279
Teinture en bain alcalin
280
281
282

 

Gaude
Palette obtenue avec la gaude

Mélanges effectués

Gaude sur pied de garance

Nous avons fait macérer les racines de garance broyées en petits morceaux (même poids que celui de la fibre à teindre) dans un bain alcalin pendant trois jours.
Les bains ont ensuite été portés et maintenus à ébullition pendant deux heures et demi avant d'être filtrés.
Lors de la teinture elle-même, les différents bains ont été maintenus une heure à 60°C.
Nous avons ensuite plongé les échantillons dans des bains acide, neutre ou alcalin de gaude en extrait (6% du poids de la fibre à teindre). Les bains ont été maintenus une heure à 90°C.

Le résultat est orangé mais moins vif que le mélange garance/nerprun. Le lin n'a pas bien pris les couleurs (un peu plus en bain neutre). Le sulfate de fer rend les couleurs verdâtres et le sulfate de cuivre les éclaircit vers des beiges acceptables. Il n'y a pas de réelle différence entre les PH, les tons en bain alcalin sont un peu plus tendres.

Légende des images
(en gras, les nuances intéressantes)
Mordançage à l'alun              
Mordançage alun et sulfate de fer    
Mordançage alun et sulfate de cuivre
Teinture en bain acide
166
167
168
Teinture en bain neutre
169
170
171
Teinture en bain alcalin
172
173
174
 

Gaude sur pied de pastel

Nous avons d'abord teint les échantillons dans une cuve de pastel (à l'hydrosulfite). Le pastel a été dosé à 5% du poids de la fibre à teindre, pour l'échantillon 313, et à 1% pour le 318.
Ensuite, les échantillons ont été plongés dans un bain de gaude neutre (gaude en extrait dosée à 5% du poids de la fibre à teindre) additionné d'alun.

A forte concentration, le résultat n'est pas un vert réussi comme avec le mélange inverse (pastel sur pied de genêt). On obtient des tons beaucoup plus bleus. Le pastel prévaut et on ne perçoit presque plus le jaune. A faible concentration de pastel en revanche, on obtient un bleu-vert plus clair et plus bleu que le n°287 (équivalent dans l'autre sens).


Légende des images
(en gras, les nuances intéressantes)
Pastel fortement dosé (5%)            
Pastel peu dosé (1%)  

313
318

Pastel sur pied de gaude

Nous avons utilisé de l'extrait de gaude dosé à 6% du poids de la fibre à teindre, simplement dilué dans de l'eau tiède. Les différents bains ont été maintenus une heure à 90°C.
Ensuite, les échantillons ont été plongés dans une cuve de pastel à 5%.

On obtient de jolis verts sur les écheveaux, plus clairs en bain acide et plus foncés en bain alcalin. Sur le tissu en revanche, la couleur prend moins bien, et le résultat est plus bleuté qu'avec le même mélange avec le genêt.
Le sulfate de fer et de cuivre bleuissent le vert et le ternissent : ce n'est pas très intéressant.

Légende des images
(en gras, les nuances intéressantes)
Mordançage à l'alun              
Mordançage alun et sulfate de fer    
Mordançage alun et sulfate de cuivre
Teinture en bain acide
283
284
285
Teinture en bain neutre
286
287
288
Teinture en bain alcalin
289
290
291

 

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