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Henné

Lawsonia inermis

Localisation géographique

 Le henné est originaire d'Inde occidentale mais s'est très vite diffusé, tant à l'ouest qu'à l'est dans les régions tropicales et subtropicales, et notamment en Egypte, en Lybie et au Soudan.

Utilisation historique

Les momies égyptiennes montrent déjà des traces de l'utilisation du henné pour colorer les ongles. Toujours en Egypte, on a retrouvé dans un fortin romain (Maximianon, entre le Nil et la mer rouge) un tissu damassé daté du IIè siècle après Jésus-Christ, teint entre autres (présence de garance) au henné. Pline, au Ier siècle après Jésus-Christ le mentionne également.

Au XIè siècle, le henné est mentionné comme teinture textile dans la poésie andalouse.

Parties de la plante utilisées

On utilise les feuilles séchées pulvérisées.

Procédé(s) de teinture

Pour notre expérimentation, nous avons utilisé les feuilles pulvérisées (même poids que celui de la fibre à teindre), simplement diluées dans de l'eau tiède.

Le  henné acidifie le bain (notre bain neutre avait un ph de 6).

Les différents bains ont été maintenus une heure à 90°C.

Résultats obtenus

Seule la laine prend réellement bien la teinture. On obtient différents tons bruns et fauves. La soie se colore un peu, le lin pratiquement pas.
Plus le bain est acide, plus les couleurs sont soutenues.
Le mordançage au fer fonce les couleurs mais en les ternissant. On obtient alors des nuances grisâtres ou verdâtres. Le mordançage au cuivre ternit sans foncer. Le bain alcalin donne alors des teintes verdâtres tirant sur le moutarde.

Sans alun, on obtient des tons différents, les couleurs sont plus orangées/brunes et moins jaunes. Seule la laine a vraiment bien pris. Le bain alcalin est plus pâle.

Légende des images
(en gras, les nuances intéressantes)
Pas de mordançage
Mordançage à l'alun              
Mordançage au sulfate de fer
Mordançage alun et sulfate de fer    
Mordançage au sulfate de cuivre
Mordançage alun et sulfate de cuivre
Teinture en bain acide
483
47
484
48
485
49
Teinture en bain neutre
486
50
487
51
488
52
Teinture en bain alcalin
489
53
490
54
491
55
Henné
Palette obtenue avec le henné

Mélanges effectués

Garance et henné sur pied de brou de noix (n°382)

Nous avons d'abord fait macérer du brou de noix, haché en petits morceaux (même poids que la fibre à teindre) dans un bain acide pendant sept jours. Le bain a ensuite été porté et maintenu à ébullition pendant deux heures et demie avant d'être filtré. Lors de la teinture elle-même le bain a été maintenu une heure à 90°C.
Ensuite, l'échantillon a été plongé pendant une heure dans un bain de garance acide à 90°C, et enfin également pendant une heure dans un bain de henné neutre à 90°C.

On obtient un marron sombre, légèrement violacé sur l'écheveau, mais plutôt raté sur lin et soie. La garance apporte des tons bordeaux alors que le henné seul est plutôt dans les fauves. La couleur sur l'écheveau est intéressante car on ne l'obtient pas avec la garance seule.

Pastel sur pied de henné (n°492)

Nous avons fait un bain neutre de henné, en diluant les feuilles pulvérisées (même poids que celui de la fibre à teindre) avec de l'eau tiède et l'avons maintenu une heure à 90°C.
Puis nous avons plongé notre échantillon dans un bain de pastel à 5%.

Le résultat est peu concluant, à part sur la laine. On a un marron qui tire sur le vert, une sorte de moutarde foncé. Ce n'est pas très différent des tonalités que l'on peut obtenir avec le henné seul sans mordant, donc l'intérêt est relatif.

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