Noix de Galles
Localisation géographique
Le chêne à galles est commun en Asie et il est également présent dans toute la Méditerranée orientale.
Utilisation historique
La noix de galles est utilisée depuis l'Antiquité. Alep était connue pour sa production dans tout le monde gréco-romain. Les papyrus de Leyde et de Stockholm (papyrys égyptiens écrits en grec au IIIè siècle) font mention de plusieurs recettes.
Au XVè siècle, la noix de galles n'était pas en faveur, car pour obtenir du noir, il fallait lui adjoindre du sulfate de fer, corrosif pour les fibres animales quand il se trouve en trop grande quantité. Un doge de Venise, Giovanni Mocenigo, interdit donc son usage en 1480, ce qui prouve son emploi antérieur. Au Moyen-Âge de manière générale, elle est à la base, avec un mordant de fer, de toutes les recettes de teinture en noir pour les fibres moins fragiles (soie, lin...). Pour la laine, son emploi était toléré, mais pour noircir des tissus déjà foncés (notamment avec du pastel), de manière à ne pas trop concentrer en sulfate de fer (il en faut une bien plus grande quantité si on part d'un tissu blanc).
Elle est d'autre part attestée comme ingrédient des mordants des fibres végétales. Elle avait également un usage en médecine et bien sûr en tannage (forte teneur en tanins). Elle servait aussi beaucoup pour la fabrication d'encres.
Parties de la plante utilisées
On utilise les noix de galles, qui sont des excroissances provoquées par des bourgeons qui se développent anormalement à cause d'insectes qui y pondent. Il faut les récolter avant la sortie de l'insecte, qui dévore en sortant une partie de la moelle riche en tanins.
Procédé(s) de teinture
Pour notre expérimentation, nous avons utilisé de l'extrait de noix de galles, dosé à 6% du poids de la fibre à teindre, simplement dilué dans de l'eau tiède.
La noix de galles acidifie le bain (notre bain neutre avait un ph de 6,3).
Les différents bains ont été maintenus une heure à 90°C.
L'échantillon n°24, mordancé comme le numéro 23 à l'alun et au fer, a subi plusieurs trempages successifs dans le mordant de fer (10 minutes, puis 10 minutes, puis 1 heure) avec aération à chaque fois, pour voir si la couleur noire s'en trouvait renforcée.
Résultats obtenus
La noix de galles permet d'obtenir des noirs, et des gris avec une moindre concentration.
Le mordançage au cuivre fonce un peu les couleurs, et en bain alcalin, il donne un nuance un peu plus verte. Le mordançage au fer donne des bleus foncés voire du noir bleuté.
Les fibres végétales noircissent plus avec le sulfate de fer que les
autres. Notre échantillon n°24 qui a subi plusieurs trempages dans le mordant de fer (à la différence du 23 qui n'en a subi qu'un seul) est effectivement plus noir.
Le mordançage à l'alun seul n'a aucun intérêt (pratiquement pas de coloration, sauf légèrement en bain alcalin).
Légende des images (en gras, les nuances intéressantes) |
Mordançage à l'alun |
Mordançage alun et sulfate de fer |
Mordançage alun et sulfate de cuivre |
Teinture en bain acide |
19 |
20 |
21 |
Teinture en bain neutre |
22 |
23 & 24 |
25 |
Teinture en bain alcalin |
26 |
27 |
28 |