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Oignon jaune

Allium cepa

Localisation géographique

L'oignon, connu dès l'Antiquité en Europe, provient sans doute d'une espèce sauvage d'Asie centrale.

Utilisation historique

L'oignon est certainement l'un des légumes les plus anciennement cultivés. Il est mentionné dans des textes de l’Égypte antique datant de plus de 4 000 ans, et les Egyptiens en déposaient dans les tombeaux afin que le défunt ait de quoi se nourrir dans le Royaume des morts. Il y est également fait référence dans la Bible où l'on rapporte que, durant leur exode (1 500 ans avant notre ère), les Hébreux pleuraient son absence. En Grèce et à Rome, on en cultivait déjà de nombreuses variétés. Les Romains lui consacraient même des jardins particuliers, les cepinae.

Le géographe arabe Ibn Hawqal – qui visita la Sicile au milieu du Xe siècle - s'étonna de voir la consommation immodérée d’oignons crus. Malgré tout, même si on en cultivait déjà quelques variétés au IXe siècle, l'oignon ne sera vraiment populaire en Europe qu'au Moyen Âge. Le terme « ognon » est apparu dans la langue française en 1273. La forme définitive, « oignon », apparaîtra au XIVe siècle. Le mot vient du latin populaire unio, unionis qui, en Gaule, a éliminé caepa (d'où viennent « cive », « ciboule », « civette », « ciboulette »), mot employé jusque-là pour décrire ce légume. Pourquoi unio? Tout simplement parce que l'oignon est l'une des rares alliacées dont le bulbe ne se divise pas (on parle ici de l'oignon dans le sens étroit du terme, ce qui exclut l'échalote) et est donc uni. Ce sera l'une des premières plantes européennes à être cultivées en Amérique, d'abord dans les Caraïbes, où Christophe Colomb l'y introduira.

 Nous avons très peu de traces historiques de son utilisation en teinture. C'était néanmoins une plante courante à l'époque et dans les régions étudiées, il est donc plus que vraisemblable qu'elle ait été utilisée.

Parties de la plante utilisées

On utilise les pelures.

Procédé(s) de teinture

Pour notre expérimentation, nous avons fait bouillir les pelures dans des bains acide, neutre et alcalin pendant une heure avant de filtrer.

Bain oignon jaune
Bain de pelures d'oignons jaunes

Ensuite, les différents bains ont été maintenus une heure à 90°C.

Pour les deuxièmes et troisièmes bains, nous avons simplement réchauffé les bains, puis nous les avons maintenu de nouveau une heure à 90°C.
Pour le troisième bain, c'est le bain neutre qui a été réutilisé pour la troisième fois, mais en rajoutant du vinaigre pour que les tons soient plus vifs. Il a donc été transformé en bain acide.
A noter : le bain acide, conservé deux semaines, avait commencé à moisir. Tous les bains s'étaient acidifiés, il a fallu rectifier.

Résultats obtenus

On obtient de très jolis tons dans les orangés bruns. Les tons sont plus vifs et brillants avec l'alun seul. Le sulfate de cuivre ternit un peu, et le sulfate de fer fonce vers des jolis bruns. Le bain alcalin donne de belles nuances or surtout sur la soie, ce qui donne un moutarde très beau avec le sulfate de fer. 

Avec le deuxième bain, on obtient logiquement des tonalités plus claires qu'avec le premier bain. Les bains acides donnent des tons jolis et lumineux, alors que les bains neutres sont ternes et présentent peu d'intérêt. Les bains alcalins sont catastrophiques en donnant un gris affreux. 

Le troisième bain n'a aucun intérêt, la couleur n'a pratiquement pas pris, il était sans doute épuisé.

Oignon jaune
Palette obtenue avec l'oignon jaune
Légende des images
(en gras, les nuances intéressantes)
Mordançage à l'alun              
Mordançage alun et sulfate de fer    
Mordançage alun et sulfate de cuivre
Teinture en bain acide
265
148 (2è bain)
341 (3è bain)
266
149
(2è bain)
342 (3è bain)
267
150
(2è bain)
343 (3è bain)
Teinture en bain neutre
268
151 (2è bain)
269
152 (2è bain)
270
153 (2è bain)
Teinture en bain alcalin
271
154 (2è bain)
272
155 (2è bain)
273
156(2è bain)

 

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