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Tests de résistance à la coupe d'une hampe de lance

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résultats des tests de coupe d'une hampe de lance réalisés lors de l'entrainement du 7 juillet 2010

La question

Il est frappant lors des entrainements et des reconstitutions de combat à quel point l'allonge d'une lance donne un avantage sur les armes plus courtes, par exemple les épées. Par ailleurs, la lance est beaucoup plus facile à fabriquer, et infiniment moins onéreuse qu'une épée. Pourquoi alors choisir une épée plutôt qu'une lance?

L'intuition nous suggère que la lance, majoritairement en bois, doit être moins solide que l'épée, et donc susceptible de se casser en combat. À quel point ce risque est-il réel? C'est ce que nous avons voulu savoir en marge de l'entrainement du 7 juillet 2010.

Le matériel

  • l'épée de coupe de Ditter
  • 2 hampes en frène d'environ 3cm de diamètre, ce qui est compatible avec les douilles retrouvées, et de 3m de long
  • 3 manches à balais en sapin

Le premier test

La hampe était tenue en garde, les coups étaient portés à 50cm environ de l'extrémité. Les coups fendent le bois assez profondément (jusqu'à la moitié), mais la hampe a résisté à 6 coups avant de casser au 7ème, en ayant porté 4 estocs entre le 5ème et le 6ème coup. Il a été remarqué que la lance pliait beaucoup sous les coups, et donc qu'une partie de la force était absorbé dans cette déformation, ce qui rendait les coups beaucoup moins efficaces. Un deuxième test a donc été réalisé.

Le second test

Dans ce scénario, la lance est immobilisée, comme si elle était par exemple plantée dans un bouclier ou un combattant, qu'elle avait été saisie par l'adversaire, ou coincée sous le pied ou le bouclier de l'adversaire. Le résultat était alors sans appel : privée de sa souplesse, la lance a été coupée du premier coup. L'expérience a été répétée avec les manches de sapin, certes beaucoup moins résistants, mais qui ont également été coupés net.

Conclusion

Un coup d'épée sur la hampe d'une lance maintenue à son extrémité suffit à la transformer en bâton un peu pointu. Même sans être maintenue, la lance ne résiste qu'à une demi-douzaine de coups (portés sans grande habitude de ce type de coupe, on peut imaginer que quelqu'un de plus entrainé en viendrait à bout en 3 ou 4 coups seulement). La fragilité de la lance est donc bien un facteur dans un combat, qui n'apparait pas dans les reconstitutions du fait de l'utilisation d'épées blunt mais qui devait jouer dans de vrais assauts.

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