Les sources
Les sources littéraires
Il ne subsiste aucun manuscrit des Vè-VIè siècles, ce ne sont que des copies plus tardives. Il n’y a qu’un seul texte vraiment picte (dans deux manuscrits du XIVè siècle) : la liste de soixante rois, dont on connaît déjà trente par d’autres sources. La première version de cette liste devait dater de 660. Il ne reste pas de telles listes de rois Dal Riatha, mais il y a des généalogies (texte du VIIè siècle, recopié au Xè). Heureusement on connaît les activités royales et aristocrates des Pictes et des Dal Riatha grâce à des sources irlandaises : généalogies, chroniques, annales et surtout La vie de Columba d’Adomnàn, et l’histoire ecclésiastique de Bède.
Il y avait des lois promulguées en Pictland et en Argyll mais elles n’ont pas été conservées comme en Irlande. On en a gardé qu’une : la Loi des Innocents d’Adomnàn (VIIè siècle) pour la protection des femmes, des enfants et des clercs.
Aucun texte ne reste en picte, mais on a des poèmes en gaélique écrits pour des rois Pictes ou Britons, preuve qu’il y a des liens entre les deux cultures.
Langage et inscriptions
Les Pictes parlaient une langue du groupe P-Celtic, alors que les Dal Riatha parlaient le gaélique (Q-Celtic), ce qui explique que Saint Columba ait eu besoin d’un interprète. La différence entre les groupes P et Q s’est estompée et vers 900, Pictland était gaélicisé.
La plupart des inscriptions sont en oghams, soit en P-Celtic, soit en Q. Certaines inscriptions sont en lettres romaines et en latin, mais beaucoup moins.Sources archéologiques
Il reste des monuments, des marques dans les champs, des pierres sculptées et d’autres artefacts. Le premier problème est de savoir s’ils sont pictes ou dal riatha. Grâce aux sources littéraires, on peut identifier certains lieux de haut statut. Pour dater, on utilise le carbone 14, la thermoluminescence et la dendrochronologie. En l’absence de pièces de monnaie (non utilisées par les Pictes), il est parfois difficile de dater les objets, entre le IVè et le VIIè siècles.
Histoire de l’art
On a des manuscrits (surtout le Book of Kells), de l’orfèvrerie et de la sculpture. Il ne reste que très peu de monuments debout. Quand on trouve des similitudes (notamment aux VIIè et VIIIè siècles) avec les styles irlandais et anglais, il est difficile de savoir qui a influencé qui.
Noms de lieux
C’est difficile car, en Ecosse, il y avait beaucoup de langues différentes. Un grand nombre de noms sont gaéliques : aux endroits où les gens parlaient gaélique, mais aussi dans les lieux pictes soumis par l’émergence Dal Riatha au milieu du IXè siècle.