Costume Carélien de Lahja Jumalille

EDIT : cet article repose sur des publications datant déjà de plusieurs années. Les recherches les plus récentes tendent à démontrer que le costume ci dessus n'a jamais existé en tant que tel et contient plusieurs erreurs.

1- Le costume

Le costume Carélien ancien a été réalisé en 1952 par Tyyni Vahter, avec le soutien de la Fondation pour la Culture Carélienne. Grande experte en matière de textile, elle n'est par ailleurs pas archéologue de terrain et ne fait pas autorité en matière de joaillerie.

A l'origine, la robe fut reconstituée pour pouvoir être fonctionnelle, puis modifiée par la suite. Plusieurs instructions avaient été données par T.V., mais les informations concernant les découvertes sur lesquelles ces instructions s'appuient font défaut. Dans la première version, la longueur de la robe et un tablier ne sont pas mentionnés, et certains détails restent énigmatiques.

Le costume Carélien ancien correspond au patron fait en liaison avec le costume Perniö, même si les couleurs diffèrent. Il se compose d'une robe bleu foncé bandoulière, une sous-robe claire, un voile et une cape gris, et un tablier. Selon T.V., cape et tablie devaient être gris perle, mais les schémas les montrent plutôt verdâtres.

La sous robe est courte selon T.V., longue selon Pirkko Liisa Lehtosalo Hilander, en toile de laine fine. La coupe est simple, avec une encolure protégée par une bande de tissu sur tout le tour. T.V. et Theodor Schvindt pensent qu'une ouverture devait se trouver sur le devant, bien qu'on ait retrouvé aucun fraguement fendu de la sorte.

T.V explique que les robes caréliennes étaient coupées dans la largeur du tissu, frangé à droite. Elles étaient faites en tissu sergé diagonal à quatre fils, et s'évasaient, les franges se retrouvant en bas.
Les larges attaches sur les épaules étaient bordées d'un tissage aux plaquettes tricolore: brun/rouge, gris perle et vert/bleu/gris clair. Les mêmes galons bordent les côtés de la robe.
La robe était attachée au niveau des épaules par de larges broches ovales entre lesquelles pendait un chaine.

La cape était plutôt courte et tissée de la même manière, bordée par un galon aux plaquettes brun/rouge et gris, ainsi que par des franges d'un côté. Elle était maintenue par une grande fibule penannulaire en argent.

D'après T.V. le voile était en fine laine sergée gris clair, ou en toile de lin. Sur le costume reconstitué, il est replié sur la tête et attaché au niveau de la nuque par une fibule penannulaire en argent décoré, bien qu'à l'origine ce bijou appelé "sykerö" avait été placé sur le haut de la tête. Le plus probable étant qu'il a dû être porté sur le front, la taille de l'aiguille ne permettant pas d'attacher tout le voile (celui ci devait l'être d'une autre manière).

Le tablier est la pièce la plus importante de ce costume de fête. Il est de la même couleur que la cape (gris/vert) et son bas est brodé d'un motif en spirales métalliques (3ème édition de Kalevala pour le patron, bordure retrouvée à Kekomäki). Le tablier se termine en franges, avec d'autres spirales métalliques sur les bords.
Il est attaché à la taille par une ceinture de galon aux plaquettes multicolore (de même motif que le galon de la robe).

Ce costume comporte enfin deux petits rubans ornés de goujons métalliques, un pour la tête et un pour le cou, ceux ci ayant été retrouvés en tant que tels dans les tombes, mais pas spécifiquement utilisés pour la tête.

2- Les bijoux

Les bijoux utilisés pour la reconstitution de ce costume ont été trouvés dans des tombes différentes. Comme aucun rapport de reconstitution n'a été fait, on ignore pourquoi certains on été choisis plutôt que d'autres, et pourquoi certains diffèrent des originaux.
Pour la première version de ce costume, comme pour celui de Tuukkala, le choix d'une chaine défectueuse comme modèle reste un mystère. Ca l'est d'autant plus que dès la troisième édition de Kalevala, on constate que le dispositif est symétrique à deux broches, deux petits tubes à boucles et deux portes chaine similaires.

Plusieurs tombes ont été retrouvées en Carélie avec des jeux de bijoux complets, mais aucune de ces tombes n'ont été prises comme modèle pour la reconstitution des ornements du costume.
Les reconstituteurs étaient fascinés par les broches ovales, et dans la mesure ou aucune n'a été retrouvée associée à une chaine complète, ils ont été obligés de réaliser le montage en prenant des pièces de tombes différentes.
Ce qui serait à l'origine de beaucoup d'erreurs et d'absurdités. Par exemple, les portes chaines étaient reliés aux broches par des boucles de cuir et non de métal - comme sur le costume reconstitué, souvent recouverts de perles et tubes en bronze.

Les chaines, habituellement reconstituées en bronze, pouvaient aussi être en fer. Le couteau, semble-t'il, ne s'attachait pas à la chaine qui passait sur la poitrine, mais sur le côté. De toute façon, à chaque modification du costume, le jeu d'ornements utilisés a été différent.
Sur la première mouture on retrouvait un cure-oreilles à droite, et un pendentif à gauche : oiseau ou cheval à double tête, attachés par une double chaine, alors qu'ils sont pourvus d'un trou pour pouvoir être attachés au moyen d'un lacet de cuir.
Il est possible aussi que cure-oreilles et pendentif se trouvaient du côté droit alors que le couteau était attaché à gauche.
On trouve également un briquet, sur le costume reconstitué. Celui ci est inutile, et n'a été retrouvé comme appartenant aux artefacts dans aucune tombe. Il n'aurait servi a rien, pendu au milieu des chaines, et n'aurait de toute façon pas pu être en bronze.

Sur la première robe, les broches étaient rondes, en argent mince, et ornées. Les décoration ayant apparemment été copiées sur celles retrouvées dans la tombe 5 de Kekomäki, bien qu'une fleur ait été ajoutée au centre et que ces broches soient plus petites que les originales.
La fibule penannulaire maintenant la cape était également en argent gravée comme l'originale, (tombe 5 Kekomäki) mais de taille différente. La fibule du voile étant faite à partir de celle retrouvée dans la tombe 16 de Tuukkala, mais deux fois plus petite que l'originale.
Si on considère qu'il existe une bonne douzaine de broches du même type en Carélie, le choix était plutôt irréfléchi. Il semblerait qu'au départ, une broche plus adaptée avait été choisie, mais le choix finit par dévier sur une broche de Mikkeli, qui aurait été plus adaptée au costume Tuukkala.

Les ornements réalisés par Kalevala Koru pour l'ancien costume Carélien ont été partiellement modifiés en 1960. Ceux ci ont été moulés d'après les originaux, mais il est toujours possible d'en faire réaliser qui soient gravés à la main.
La chaine fut également modifiée, au niveau des fixation (ajout d'une perle de bronze), et au niveau de l'aspect, pour ressembler davantage à une cotte de mailles.
Les chaines latérales, pendentifs et couteau sont restés les mêmes.

De nos jours encore, le costume Carélien est très prisé comme costume de fête par les femmes importantes.

3- Ce que j'ai fait

Mon costume est inspiré, mais pas rigoureusement copié sur la description ci dessus. C'est un peu un mix, (ce qui précède + résultats de fouilles dans le catalogue de l'exposition sur les Vikings, au Grand Palais en 1992 -> colliers notamment) et certains éléments ont été réalisés au feeling.

. La sous robe : est en lin et non en fine laine (pour éviter d'avoir trop chaud). Il s'agit d'une épaisse toile de lin sergée, de couleur sable/naturel. L'encolure n'est pas doublée. Pour faire plus "joli", j'ai laissé les coutures des ourlets apparentes, en fils de lin vert et bleu alternés.
Patron classique, avec deux goussets d'aisance de chaque côté au lieu d'un seul, mais j'en ai retiré un des deux par la suite.

. La robe : est bleu moyen, en laine, sans frange et bordée par un galon de couleurs bleu/noir/blanc.
Pas de patron, je l'ai dessinée d'après photos.

. Le tablier : est vert clair, en laine, non frangée, non brodé.

Les coutures cachées sont en point arrière, les apparentes sont faites au point de sellier.

. La ceinture : est bleu canard/vert/blanc.

. La cape : a été réalisée non pas dans le même tissu que le tablier, mais dans le tissu bleu de la robe. Elle est doublée de peaux de lapin pour tenir plus chaud.

. Le chaperon : en laine tweed bleu clair/blanc cassé, doublée de lin naturel, et bordée de peau de lapin blanche, selon le patron suivant.

. Les chaussures : aucune précision n'étant apportée, elles sont en cuir avec semelle en crêpe pour plus de résistance.

. Les bijoux :

Collier 1 : perles d'ambre et de verre, pendentifs en argent.

: Perles de verre, os. Ce collier n'est pas une reproduction d'une pièce historique mais une "évocation" des colliers de l'époque. Je ne le porte plus.

Collier 2 : perles de verre et d'os.

: Ce collier n'est pas une reproduction d'une pièce historique mais une "évocation" des colliers de l'époque. Je ne le porte plus. Il sera remplacé par une copie rigoureuse.

Collier 3 : perles de verre, de bronze et pendentif en bronze forme hache.

: Ce collier n'est pas une reproduction d'une pièce historique mais une "évocation" des colliers de l'époque. Je ne le porte plus.

Collier 4 : en perles de verre et pierres semi précieuses.

Collier 5 : ambre.

Collier 6 : ambre.

Deux fibules type rus, Xème

Une paire de broches ovales selon originales probablement caréliennes, XIème, retrouvées au Gotland.

Broche avec séparateur

Bagues baltes en bronze

Bagues bronze selon modèles retrouvés à Birka.

Bague de mariage balte en bronze, avec les symboles suivants (gauche à droite):

- ?

- symbole d'Usins, dieu des abeilles, des chevaux et du printemps. Symbole de fertilité.

- symbole de Jumis, protecteur des récoltes. Symbole de fertilité.

- symbole du serpent d'herbe. Symbole de bénédiction du foyer.

- Croix de la chance, du feu et de tonnerre.

- Arche du ciel et de dieu.

- Croix de Mara ou Croix de feu, protectrice des femmes et du foyer.

Cette bague a été portée par les jeunes filles ou jeunes femme célibataires du VIème au XIIème siècle dans les pays baltes. Les sept pendentifs ornés de symboles étaient censés tenir les mauvais esprits à l'écart et porter chance.

Selon la légende, une très jolie jeune fille avait sept soupirants et ne savait pas lequel choisir pour époux. Elle demanda au forgeron de lui faire une bague avec sept pendentifs avec un symbole différent sur chacun d'eux, chaque symbole représentant un admirateur. Elle put ensuite "tirer au sort" un pendentif pour décider de l'homme qu'elle épouserait.