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La construction d'une maison an mil avec des outils d'époque

En juillet 2009, en Bourgogne, six grands pins ont dû être abattu dans le jardin de la famille d'un membre de la Branche Rouge. Pour ne pas perdre ce bois, la Branche Rouge a donc lancé le projet de construire une maison rurale de l'an mille avec le maximum d'outils d'époque et les matériaux locaux. Ainsi l'argile, le sable et le bois du clayonnage vient des environs, comme c'était probablement le cas à l'époque Voici un premier article résumé de cette belle expérience.

Les sources :

 

Il n'existe évidement plus de maison de l'époque. Pour restituer au mieux les habitations de l'an mil nous nous sommes basés sur leurs restes archéologiques. Voici par exemple un relevé de fouille des habitations du lac de Paladru.

relevé de fouille Paladru

Il reste également quelquefois des poteaux ou des morceaux de poteaux. Les archéologues en relevant de nombreux indices peuvent également déterminé si les toits étaient en bois, en chaume...

L'étude des constructions traditionnelles nous a également beaucoup aidé pour déterminer la forme et l'assemblage de la charpente. En effet, il ne reste aucune trace de charpente de l'an mil.

Le plan : 

 

       Grâce à ces différentes études, nous avons opté pour une maison a peu près rectangulaire, de 8 mètres sur 4 mètres. Ce qui est petit par rapport a certaines maisons d'époques. Les maisons de Paladru font presque 10 sur 10 et n'ont pas une taille exceptionnelle.

Les murs sont tenus par quatre poteaux d'angles et des poteaux intermédiaires. Ces poteaux sont semi-enterrés. Le toit est soutenu par un grand portique constitué de 2 poteaux de 4 mètres enfoncé d'un mètre dans le sol et d'une grande faîtière. La pente du toit est à 4 pans. Et nous avons prévu de faire le toit en roseaux, qui est le matériaux le plus facilement récoltable dans ce secteur de la Bourgogne.

 

La réalisation :

 

La première partie de la construction a duré 10 jours, nous étions vingt personnes, principalement de la Branche Rouge, quelques compagnies amies nous ont également aidé : Druzhina Hansa et Leita At Bardagi. 

La deuxième partie de la construction, la couverture du toit et la récolte du roseau à duré 8 jours en 4 WE.

Nous avons utilisé principalement des outils reconstitué d'époque ou très proche. Des outils à main plus moderne comme des scies à cadre ont aussi été utilisé. Nous avons également utilisé une perceuse pour percer les trous des chevilles.

Le nivellement :

 

Le sol du lieu de construction étant en pente, nous avons dû commencé par niveler le terrain à la pelle et à la pioche. Nous en avons profité pour commencer à creuser les trous de poteaux avec des barres à mine.

nivelement

 

Le fendage :

Les arbres abattus étaient beaucoup trop gros pour l'usage que nous voulions en faire, nous avons donc dû les fendre avant des les utiliser. Lors d'un précédent voyage nous avions étudié la façon de faire des charpentiers du musé maritime de Roskilde et nous avons reproduit leur geste. On place des coins en fer, on tape dessus à coût de masse, quand le bois est suffisamment ouvert on place un écarteur en bois et on retape jusqu'à ce que le bois se fende en deux parties.

fendage

 

Si cette technique est assez facile avec le chêne qui a un fil assez droit et qui se fend bien, c'est une horreur avec le pin dont le fil vrille dans tous les sens.

 

L'équarrissage :

 

Nous avons ensuite équarri nos quarts ou huitièmes de troncs pour qu'ils aient une forme plus carré. Après expérimentation et échec, la méthode la plus efficace consiste à déterminer une face verticale au fil à plomb,  et les faces horizontales à l'équerre sur le pied et la tête du morceaux de bois., ce qui dessine une sorte de carré. Puis avec un fil enduit de poudre coloré on trace une ligne entre le pied et la tête reliant les angles de nos carrés. Ce qui dépasse du trait de poudre est à équarrir.

 

Notre première poutre "équarrie" :

première poutre

Les dernières poutres :

dernière poutre

 

On peut constater assez rapidement les progrès réalisés en quelques jours. Pour équarrir les poutres nous avons utilisé une doloire et des herminettes :

herminette
                       
doloire

 

La fabrication et la mise en place du portique central :

 

Le portique est assemblé avec des mi-bois et des jambes de forces. Toutes les encoches ont été réalisé avec un bédane et une scie.

mortaise

L'ensemble est maintenue par des chevilles en chêne réalisées au fendoir et au couteau.

cheville

 

 

Le portique a ensuite été levé pour être mis en place dans des trous de 1 mètre de profondeur. Les trous ont ensuite été comblé à l'aide de pierre et de boue.

 
mise en place du portique
                                        
pied en place

 

 

Le bas du poteau a été calciné puis enduit de goudron de Norvège pour éviter qu'il ne pourrisse.

Les murs :

 Les murs reposent sur des poteaux d'angles et des poteaux intermédiaires. Une sablière chapeaute l'ensemble. Sur les murs du coté une deuxième sablière un peu plus haute permet de créer un espace d'évacuation de la fumée.

                                          
mur latéral

 

Le clayonnage :

 

Une fois les murs assemblés, ils vont être clayonné puis remplis de torchis. Le clayonnage consiste à entrelacer des branche de noisetier souple entre les poteaux. Le noisetier a été coupé à 200 mètres du lieu de construction afin de n'utiliser que des matériaux locaux.

clayonnage

Les murs clayonnés sont ensuite recouvert de torchis. Le torchis est constitué d'une argile locale de couleur grise qui a d'abord été broyé, puis mélangé à la terre issu du nivellement, à du sable et à de la paille. Le torchis est ensuite lancé sur le mur pour qu'il pénètre dans le clayonnage.

                                 
broyage
      
foulage
     
lancer de torchis

 

 

Notre mur en torchis est cependant trop épais et par conséquent il se fissure beaucoup. On peut également remarquer que sa couleur grise n'est pas très heureuse mais cela reste un détail.

 

La charpente :

 

Sur le portique nous avons placé des chevrons, ils tiennent grâce à une encoche et à des chevilles. Le bas des chevrons s'appuie sur la sablière qui chapeaute les murs. Cette partie a été assez acrobatique est à nécessité de fendre et refendre beaucoup de morceaux de troncs. On a également remarqué que la phase d'équarrissage été très importante. L'assemblage de chevrons pas très droit sur des sablières pas vraiment plane n'est pas évident.

 

                           
maison avec charpente

 

La récolte et le séchage du roseau :

 

Pour couvrir le toit, nous avons choisi d'utiliser du roseau, c'était le seul matériaux présent localement est abordable financièrement. Nous sommes donc aller le couper dans un lac avec des faucilles, puis nous en avons fait des bottes que nous avons mises à sécher dans la grange de la maison qui nous abritait.

coupe du roseau

La couverture du toit :

 

Cette partie a été assez longue et n'est pas encore fini. Avec environ 500 bottes de 20 cm de diamètre nous n'avons pu couvrir que la moitié de la maison.Dans un premier temps nous avons installé des bardeaux horizontaux pour soutenir les bottes de roseau.

bardeau

 

Puis nous avons cousu les bottes de roseau au toit en commençant par le bas. Nous nous sommes servi de grandes aiguilles en bois et de fil de lin goudronné.

 

couture

Voici la maison en l'état actuel.

fin de la construction

 

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